Blancheneige


« Un jour, c’était au beau milieu de l’hiver et les flocons de neige tombaient du ciel comme du duvet, une reine était assise auprès d’une fenêtre encadrée d’ébène noir, et cousait. »

Ainsi commence le célèbre conte des frères Grimm, Blancheneige.

Vous connaissez l’histoire, n’est-ce pas ?

Il y a à gauche la tête d'une rose rouge posée dans la neige, à droite, la citation "Oh, puissé-je avoir une enfant aussi blanche que la neige, aussi rouge que le sang, et aussi noire que l'ébène"

La méchante belle-mère, le chasseur, les sept nains, la pomme empoisonnée et le doux baiser du prince… Vous avez raison. Mais penchons nous sur le conte original. Laissez-moi vous montrer quelques détails tout à fait… eh bien, je vous laisse juger par vous-même :

En arrière-plan, un chemin dans la forêt bordé de chaque côté d'un muret de pierres. Au premier plan, sur fond blanc, la citation "Madame la Reine, vous êtes la plus belle ici, Mais Blancheneige est mille fois plus jolie".


Tout d'abord, l’histoire de Blancheneige est celle d’une fillette. Oui, une fillette. Pas une jeune fille. Blancheneige a sept ans lorsque sa belle-mère ordonne au chasseur d’aller la tuer dans la forêt.

« Blancheneige grandissait et embellissait de plus en plus ; quand elle eut sept ans, elle était aussi belle que la lumière du jour et plus belle que la reine elle-même. »

Effroyable, n’est-ce pas ? Mais peut-être cette beauté n’est-elle rien d’autre que l’innocence ? Après tout, Blancheneige est une enfant, elle ne convoite rien et n’envie personne. La reine, en revanche, est jalouse et vaniteuse. Dans ce cas, peut-être ne parlons-nous pas de beauté physique mais de beauté intérieure…
Mais je m’égare.



Le chasseur, lui, n’a pas le cœur à assassiner de sang froid une enfant. Ce qui est, entre nous, compréhensible. Mais il ne fait pas d’effort particulier pour sauver l’innocente. « Les bêtes sauvages auront tôt fait de [la] dévorer ». Bon, nous avons vu meilleur question héroïsme.

Concernant les preuves à apporter à la reine, il ne s’agit pas du cœur de l’enfant. Non, chères amies, il s’agit des poumons et du foie. Merveilleux, n’est-ce pas ?
Notre bon chasseur – n’ayant pas tué Blancheneige – rapporta les poumons et le foie d’un marcassin qui passait par-là à la reine, qui les mangea après les avoir fait faire « cuire au sel ». Miam.

Blancheneige trouva refuge chez les sept nains, ils l’acceptèrent chez elle à cause de sa beauté et en échange de ses services ménagers, puis la reine apprit que sa belle-fille était encore en vie, grosse colère, triple tentative d’assassinat avec, entre autre, la Pomme™… vous connaissez la chanson.

Une main osseuse tient une pomme rouge. Dans le coin en haut à droite, est écrit sur fond blanc la citation "à peine en avait-elle prit une bouchée qu'elle tombait morte".








Puis, entre en scène… le Prince !
Je vous entend dire « Blancheneige n’a pas épousé le prince à sept ans, tout de même ?! »
Non, bien sûr que non, chères lectrices.
Voyez-vous, « Blancheneige demeura longtemps, longtemps dans le cercueil », autrement dit, plusieurs années. Lorsque le prince la vit pour la première fois, Blancheneige devait alors être une adolescente – ou une jeune adulte –. Le conte ne le précise pas.

Cependant le sauvetage de la belle endormie ne consiste en rien avec un baiser. Navrée de briser vos rêves. Fort heureusement, cela n’a rien à voir non plus avec le viol de La Belle au Bois Dormant – mais c'est un sujet pour un prochain article – .

Concernant Blancheneige, voici ce qui advint en réalité :
« Il advint alors que [les serviteurs] trébuchèrent contre un buisson et que, par suite de la secousse, le trognon de pomme empoisonné dans lequel Blancheneige avait mordu lui sortit du gosier ».

Pardonnez-moi de rire, mais ce réveil est tout bonnement ridicule et pas le moins du monde romantique. Et puis, suis-je la seule à trouver le beau Prince suspect ? Il voit une jeune fille – morte – pour la première fois… et il souhaite… ramener son cercueil dans son palais…
Hm hm

Une pomme ronde, rouge et brillante est posée sur un tapis de mousse verte.
Ne me lancez pas de livres à la figure, chères amies, je sais bien qu’il s’agit là d’un conte et rien de plus. Mais vous ne pouvez nier que sous la lumière de notre époque, certains détails sont franchement dérangeants. Brr.


Malgré ces détails… troublants, Blancheneige reste – et restera – l’un des contes les plus populaires de l’histoire. Les reprises, films, séries, sont innombrables. Blancheneige fait partie de ces contes qui inspirent les artistes, toutes générations confondues. Il y est des histoires que l’on entend depuis notre enfance, mais dont on ne se lasse pas.



Dites-moi, quel est votre conte de fée favori ?


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