Le Triangle des Bermudes
Ce nom vous est familier, il n’en fait pas doute. Le mystère lié à cet endroit est connu de tous. Disparitions, naufrages, cette zone « maudite » est source de bien d’histoires. Mais toutes les hypothèses que l’on peut entendre, les théories qui sont établies, tout cela toucherait-il à sa fin avec les progrès de la science ?
Venez,
penchez-vous à la fenêtre de l’Alcôve et plongeons nos regards
dans les eaux azurs de l’Atlantique.
Et
pourtant, en cette zone tropicale où le Gulf Stream chauffe les
eaux, il ne serait pas impossible qu’une tempête s’abatte sur
notre navire en un battement de cil. Le ciel et l’océan savent
entamer des danses imprévisibles et dangereuses, même pour les
marins expérimentés.
Nombre de bateaux ont vogué sur cette étendue infinie avant nous. Nombres se sont perdus sous ses flots. Dans les cieux, les avions n'échappent pas au triangle maudit. Et les nuages, complices silencieux des vagues, les engloutissent pour ne plus jamais les libérer.
Le
vol 19 fut le premier à disparaître.
Surveillons les nuages
et gardons le cap.
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Cette
escadrille de cinq avions de l’US Army décolla de Fort Lauderdale,
en Floride, le 5 décembre 1945. Les quatorze membres d’équipage
partirent pour ne plus revenir de ce qui n’aurait dû être qu’un
vol d’entraînement. Cet évènement n’est pas passé inaperçu,
vous vous en doutez bien. D’autant plus qu’aucun débris ni aucun
corps ne fut retrouvé. Voilà de quoi soulever des questions…
À
la suite de cette disparition et des autres qui survinrent pendant
les années cinquante, Vincent Gaddis — un nom qui doit vous être
inconnu —, publia en
1964 dans le magazine Argosy l’article
« The Deadly Bermuda Triangle », dans
lequel il parla d’une « malédiction ».
Dix ans plus tard, Charles Berlitz, un linguiste et écrivain
américain, publia The Bermuda Triangle,
un livre exposant diverses
théories surnaturelles sur les disparitions survenues dans cette
zone maritime. Cependant,
même si l’ouvrage fut un best-seller, il est à noter que
certaines des disparitions mentionnées par Berlizt advinrent hors du Triangle.
Le
vent fait claquer les voiles et les cordages tanguent. Tournons le
gouvernail, allons à bâbord.
Ces
nuages qui s’amoncellent ne me disent rien qui vaillent.
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Pour
revenir un instant sur le vol 19, sachez que sa disparition a bel et
bien été expliquée : en effet, le lieutenant en charge de
l’escadrille se serait perdu, menant son équipe au large. Ils
s’étaient éloignés des côtes, leurs carburants diminuaient peu
à peu tout comme la lumière du jour. Un amerrissage aurait été
tenté, mais sur une mer déchaînée, il est aisé d’imaginer
l’issue d’une telle tentative.
Ces
explicitations, données pour la disparition du vol 19 ainsi que
celle de l’hydravion Catalina partit le secourir — il avait
explosé en plein vol —, s’avérèrent inutiles : la légende
du Triangle des Bermudes était lancée.
Certains
parlent d’anomalies magnétiques déréglant les boussoles des
navigateurs et des pilotes, de complots gouvernementaux,
d’enlèvements extraterrestres, de faille dans l’espace-temps, ou
encore de la présence de la cité disparue de l’Atlantide pour
expliquer ces drames aériens et maritimes.
D’autres
les expliquent comme étant des erreurs de navigations — errare
humanum est, après tout —, lorsqu’ils ne sont pas causés
par les caprices météorologiques. Le naufrage guette au moindre
sifflement du vent, ici et ailleurs. Et les défaillances de systèmes
surviennent partout autour du globe. Le Triangle des Bermudes ne fait
pas exception à la règle.
Plus
récemment a été porté au devant de la scène un gaz présent dans
les profondeurs océanes : la « glace qui brûle ».
Voyez-vous, cette « glace qui brûle », ou hydrate de
méthane, est un gaz présent sous terre, enveloppé dans une fine
couche de glace. Lorsqu’il est libéré et remonte à la surface il
modifie la densité de l’eau, ce qui aurait pour conséquence de
faire couler les navires. Puis, en se libérant dans l’atmosphère
ce même gaz modifierait la densité de l’air, faisant tomber à
leurs tours des avions dans des abîmes dissimulées aux yeux des
hommes.
Loin des yeux, loin de tout, comme il serait aisé de franchir une porte vers une autre dimension et de disparaître pour ne jamais plus revenir, laissant le tonnerre déchirer le ciel et les flots derrière nous… comme il serait commode d’atteindre un ailleurs dissimulé sous l’apparence d’une tempête…
Terre en vue.
Qu’en pensez-vous : Le Triangle des Bermudes, eaux maudites ou source de chimères ?
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